Une petite musique entêtante, une réalisation
tout particulièrement travaillée, au cordeau,
et qui vous met parfaitement dans l'ambiance, un bon pitch,
des décors majestueux, foisonnants et énigmatiques,
un cadre unique, le tout sur un léger fond critique du
capitalisme. Ce nouveau film de Verbinski n'est définitivement
pas taillé pour plaire au grand public : le format (2h26),
les images douloureuses et "uncensored", la liberté
de ton et une atmosphère clairement tirée des
plus grands classiques horrifiques des années 70-80.
Difficile de résister à pareille ambition : alors
laissez-vous entraîner dans ce village au passé
sombre, dans ce sanatorium -personnage à part entière
du film- dont les secrets seront incroyablement immoraux ; labyrinthe
infernal, aux recoins maléfiques, tant dans l'architecture
que dans l'âme. On s'engouffre dans le cauchemar de ce
héros qui va plonger dans les arcanes de la vie humaine,
thème classique mais très bien renouvelé
puisque travaillé de l'intérieur : le scénario
restera puissant, rebondissant et énigmatique de bout
en bout (l'histoire du château, la raison de la présence
du héros, les expériences, les mystères
de l'eau, les espèces d'anguilles...etc). Les effets
spéciaux y sont saisissants et nombre de scènes
devraient rester dans la mémoire collective. Le film
est également bon parce que ses personnages sont excellents
: un savant fou assez sobre, une juvénile dame au lourd
secret et toute une galerie de patients qui ne vous laisseront
pas indifférents. Verbinski retranscrit à la perfection
toute l'étrangeté du propos et nous revient en
très grande forme. Dommage que le public ne soit pas
un peu plus curieux. Je ne ferai qu'une remarque négative
à propos de A cure for welness : le
titre "français" est une nouvelle fois une
hérésie
NOTE : 13-14 / 20