Une grand-mère au passé suffisamment trouble
pour laisser d'étranges souvenirs dans la mémoire
de sa petite fille ; un AVC et tout bascule.
P. Plaza, auteur de REC,
fait baigner son film dans une atmosphère faussement
étrange et choisit l'angle du réalisme. Et de
la recherche formelle dans sa mise en scène.
Abuela parle de la vieillesse, celle qui détruit
nos corps, les meurtrit et les salit, celle qui anéantit
nos esprits. Il en parle sans fard ni fausse pudeur, arguant
de la difficulté de s'occuper de nos personnes âgées
autant que des fins de vie difficiles, et de cette espèce
de dégoût que beaucoup d'entre nous ont naturellement
pour la vieillesse, dégoût qui n'est que l'expression
d'une peur enfouie en chacun de nous.
Le film bascule doucement dans le fantastique, puis l'horreur,
mais use d'un schéma scénaristique trop régulier
(le calme avant la tempête) ce qui rend le film absolument
monotone. De plus il use d'effets peu novateurs (portes qui
se ferment, perte de cheveux, de dents...etc) et d'un scénario
événementiel, ce qui diminue grandement son impact
sur le spectateur. Abuela aurait nécessité
un final explicatif et qui fait force de proposition, au-delà
de sa conclusion trop attendue. Le D. Argento de la grande époque
en aurait fait un spectacle beaucoup plus ésoterique
et généreux.
On a connu un cinéma espagnol de genre tout aussi inspiré
mais tellement plus bouleversant : Shyamalan
a su poussé le même concept bien plus loin et de
façon tellement plus probante.