Coronavorus oblige, Disney nous
livre son Artemis Fowl directement sur sa plateforme
VOD. Ouf !
La société aux grandes oreilles et à l'appétit
d'ogre fait son Harry Potter. Et brasse les bases connues des
contes et autres films de Fantasy, celles énoncées
par Joseph Campbell ; jugez-en plutôt...
L'orphelin y est remplacé par un enfant au père
absent, l'Aculos tient lieu d'anneau ou de Force, une mission
de sauvetage sera le moteur du récit et mobilisera une
communauté basée sur diverses peuplades, la lutte
pour la paix se fera face à un Sauron féerique au
visage masqué façon Vador. Ça ne vous dit
vraiment rien ?? Il y est même question à un moment
d'un côté obscur !
Tout cela ne serait qu'un problème de base si cette pauvre
trame n'était pas elle-même ultra basique, se plaisant
à tout simplifier, faciliter et dégonfler tout semblant
de suspens (c'est marrant comme ils ont tous toujours tout prévu
!!) ; le monde alors décrit manque terriblement d'inspiration,
d'éléments plus personnels et de personnalité.
Et le problème est là : on regarde ce blockbuster
d'un oeil distrait, ses enjeux nous laissant froid, sa magie ne
nous faisant jamais briller les yeux, les personnages ne nous
embarquant jamais (le nain géant se défend pourtant
bien) et toutes marque d'affection étant soigneusement
écartées du jeu. Jusqu'en ce final à la mollesse
effarante et ennuyeuse, pourtant censé nous appâté
avant une séquelle on ne peut plus évidente, puisque
le film est entièrement, platement, construit autour de
cette éventualité. Comme si ce 1er Artemis
Fowl avait été entièrement écrit
et pensé uniquement en vue d'une suite !!
Le film en fait trop visuellement même si notre regard accrochera
deux ou trois fois sur quelques décors numériques,
il s'avèrera assez indigeste lors de scènes d'action
surchargées en tout sauf en émotion ; et il est
difficile de garder son sérieux face aux oreilles et au
costume verdâtre de la pourtant shakespearienne Judi Dench...
Derrières ces effets générés par des
millions de dollars (il y a quand même beaucoup de laideur),
un réalisateur chevronné mais visant plus l'efficacité
tape-à-l'oeil que le génie et l'art.
Sympa pour les plus petits.
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