Exubérant, coloré, visuellement et artistiquement
très probant, libre, musical & chantant, suavement
écrit : pourtant cette comédie musicale fantastique
new age -que carax enrichit, magnifie de son regard- peine à
nous embarquer. La faute à un maigre liant scénaristique
: deux artistes s'aiment et connaissent les tourments et les
drames d'une relation amoureuse intense.
Puis Annette, l'enfant du couple aux surprenantes allures de
Pinocchio, arrive et... rien ; ou si peu, bien trop peu. Car
ce petit bijou de technologie et d'amour est très largement
sous exploité ; à l'image du chef d'orchestre
qui apparaît au bon vouloir du scénariste. Le film
se perd peu à peu, caviardé de scènes qui
m'ont laissé très dubitatif (et m'ont même
littéralement sorti du film...), titillant la thématique
du succès sans pour autant aller chercher bien loin dans
la réflexion. Et Annette manque terriblement
d'intensité dramatique derrière de fausses allures
shakespeariennes.
Si l'univers de Carax colle parfaitement à la musique
des Sparks, tous les textes ne m'ont pas porté, loin
s'en faut... Je retiendrai toutefois le superbe duo père
/ fille à la toute fin du film.
La véritable révélation se fait après
plus d'une heure et demie de métrage (l'exploitation
de la voix de l'enfant par son père)... mais ne tiendra
pas plus que le reste sur la longueur. Annette
est une belle oeuvre, certe, mais assez vaine.
NOTE : 8-9 / 20