ANALYSE

Et voilà 3 semaines que Jeunet et son Long dimanche de fiançailles squattent le top du top ; et cette fois la chute est plus légère (-12 %). Le film garde son avance sur Le fabuleux destin d'A. Poulain et redonne espoir quant aux résultats finaux : difficile, avec ce parcours en dents de scie, de prévoir ce qui adviendra, mais je ne pense pas que les 8,6 millions soient une promesse. Le film entre parmi les 10 plus gros succès de l'année en France... et c'est pas fini. Avec la première nouveauté de la semaine le producteur Luc Besson peut se réjouir des scores de sa Banlieue 13, qui ne pourra s'empêcher de passer le million de spectateurs dans moins d'un mois. Par contre Etienne Chatiliez essuie une déception avec les résultats pas fabuleux de son dernier petit, La confiance règne ; en 2001, Tanguy avait réalisé 884 000 entrées en première semaine pour finir une belle carrière parmi les 10 plus gros succès de l'année avec plus de 4,3 millions de spectateurs ! Il suffit de comparer le nombre salles dans lesquelles Banlieue 13 et La confiance règne sont distribué (un handicap de 150 écrans pour le 1er) pour comprendre l'ampleur de dégâts...
Le Gang de requins en profite pour se remettre de sa chute foudroyante post-vacancière et se stabilise remarquablement en visant désormais les 3 millions de nageurs en eaux troubles ; il fait partie du Top 10 annuel. L'équipier ne perd pas le nord non plus : non content de ne pas arriver à la hauteur de son précédent film, Lioret se rachète en deuxième semaine avec une chute inférieur à 10 % : Mademoiselle ne cumulait que 377 000 spectateurs sur le même laps de temps. Le box est en pleine bourre, la preuve : L'enquète corse se permet encore, après 6 semaines de présence, de conserver le même nombre de spectateurs d'une semaine sur l'autre ; pas de sortie du top 10 en prévisions. La troisième nouveauté, Anacondas 2 (même s'il n'est pas vendu sous ce titre du tout...) de Dwight Little, ne fera pas beaucoup d'émule ; pas plus qu'aux USA. La deuxième semaine de Un crime dans la tête (Jonathan Demme) n'est pas mauvaise que celà : 30 % de chute laisse espérer une carrière construite sur la longueur et, sans doute, remarqué. Mea culpa : les français sont dans la mode "Les choristes" ; Les fautes d'orthographe (de Zilbermann) bronche à peine grâce, sans doute, à un bouche-à-oreille favorable, et essaie de réammorcer sa pâle carrière. A suivre. Aliens Vs Predator est le grand perdant du top 10 avec 46 % de chute et un million de fans impossible à atteindre.
Arsène Lupin, Vipère au poing et Birth s'éclipsent sans grande surprise : le premier chute de 6 places et 47 %, le second atteint un million encore inespéré il y a 1 mois et demi (le 41ème de l'année, le 14ème film français) et le dernier effectue une seconde semaine terriblement banal (- 2 rangs et - 30 %). Au milieu de ce beau monde, 2046 fait écho aux bons scores de la semaine avec ses 13 % de chute mais reste un échec pour son auteur (Kar-Wai). L'excellente opération de la deuxième moitié du top 20 sera pour les viticulteurs de Mondovino : 1 000 ivrognes (je déconne !) supplémentaires, 1 position de plus... et toujours un nombre de salles restreint, mais en augmentation. Entrée remarquée pour le nouveau Kore-Eda, Nobody knows, distribué discrètement mais efficacement qui éclipse le Pont des arts (Green) et autre Prix du désir (Auteuil !). Sinon Eternal sunshine of... atteint sans encombre le demi-million de rêveurs et le très surprenant Quand la mer monte (Yolande Moreau) nous honore encore de sa modeste présence. Quant à F.B.I. il prend 7 places dans les dents mais s'accroche. Quand à Yu-gi-oh !, on ne peut pas dire qu'il fait des vagues : petits américains / petits français préfèrent regarder leur série à la télé et ne voient pas l'intérêt de claquer 5-7 € pour le même résultat au ciné ; et si vous arrétiez de les prendre pour des pommes !
Deux millionnaires nous quittent (c'est bien pour Collateral mais moins bien pour Comme une image) ainsi que 3 tristes ratage (Genesis et le lamentable Pédale dure) et une surprise (Alive).
Les films français ont le vent en poupe (mais pas autant que je le prévoyais ; mea culpa) et monopolise le haut du chart (le trio de tête ainsi que 6 films du top 10) alors la part de marché française atteint les 71 % (+ 4 points) ; son meilleur score cette année encore.